Déterminants de la surveillance dans les élevages bovins
Contexte sanitaire/épidémiologique
Pour connaître les éléments destinés à répondre au mieux à la surveillance de la tuberculose en élevage, un exercice vous est proposé ICI.
Choix et combinaison des tests de dépistage à mettre en œuvre et à privilégier en fonction du contexte
Pour vous familiariser avec ces notions, découvrez une mise en situation dans laquelle vous devez classer les éléments indiqués en gras dans le texte dans l’une ou l’autre des catégories de FR ou de maîtrise de ces FR. Il suffira de les faire glisser dans la case appropriée. Attention ! Certains items en gras pourraient ne pas entrer dans une des catégories de FR ou de maîtrise de ces FR.
Mise en situation
Madame Bertille, éleveuse de bovins allaitants de race limousine en Dordogne, est toute contente : son cousin vient de lui livrer à un prix très raisonnable un veau à qui il n’a pas pris le temps de poser ses boucles d’identification. Elle a tout de suite isolé ce nouvel animal dans le box de quarantaine.
Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, son voisin M. Trumeau lui a annoncé ce midi qu’il va pouvoir lui louer son taureau, ce qui n’est pas facile en ce moment car la période des saillies bat son plein. Ce qui est moins drôle est que l’élevage de M. Fleury, son autre voisin, vient d’être déclaré tuberculeux. Heureusement, cela fait déjà trois mois que les animaux de Mme Bertille ne pâturent plus dans le pré qui jouxtait celui de M. Fleury, où ses bovins et ceux de de M. Fleury pouvaient alors se renifler le museau. Mme Bertille n’a donc pas de souci à se faire de ce côté-là, surtout qu’il faut qu’elle se concentre sur la détection des trous dans les clôtures car elle a vu hier soir un blaireau qui avait l’air de lorgner du côté de l’étable et s’est sauvé à son approche. Elle a surtout peur des renards qui pourraient s’y glisser et manger ses poules, et en outre, son chien Ernest aime bien se balader du côté des voisins. Il ne faut pas l’encourager à aller trop prendre ses aises chez eux, cela pourrait poser des problèmes de voisinage. Il faut absolument qu’elle obture ces trous dans ses clôtures. En plus, elle n’a pas envie que ces bestioles se nourrissent gratis avec le maïs et les céréales des vaches ! Il faut qu’elle demande à son oncle, maçon, de construire un abri pour protéger ces aliments de ces animaux.
Mme Bertille soupire, pauvre M. Fleury quand même ! Elle-même se souvient du jour où son élevage a été déclaré infecté, il y a déjà huit ans. Tous les bovins de son élevage avaient été abattus, cela avait été un crève-cœur. Mais cela garantit que cette horrible maladie a bien été chassée de son élevage, surtout avec les nettoyages et désinfections qui ont suivi.
Ce cauchemar est bien loin maintenant, et tout danger est écarté grâce à ces mesures. Allez ! Inutile de ressasser toutes ces idées noires, et d’ailleurs, comme par un fait exprès, un magnifique cerf élaphe traverse le champ, comme pour rappeler à Mme Bertille que la vie est belle en Dordogne.
Parler de contexte signifie que l'approche qui sera utilisée pour dépister l'infection est toujours tributaire de la situation en termes de facteurs de risque d'introduction, de voisinage et de résurgence. Ces facteurs de risque sont à considérer à différentes échelles : une échelle « locale » (micro), c'est-à-dire l'élevage lui-même et son environnement proche et une échelle plus large (macro) qui est celle de la zone, du département et de la région. La connaissance la plus fine possible des facteurs de risque est indispensable pour que vous compreniez sur quelle analyse de risque reposent les mesures mises en place.
Le tableau ci-dessous récapitule les principaux FR classés par catégorie selon leur échelle, et vient compléter les éléments auxquels vous avez pu vous familiariser déjà à travers l'exercice concernant l'élevage de Mme Bertille. Il ne prétend évidemment pas à l'exhaustivité.
Introduction | Voisinage | Résurgence | |
---|---|---|---|
Échelle micro | Achat de bovins à un élevage situé dans une région à taux de prévalence élevé (qui peut être la région de l'élevage) = Zone à risque de TBv | Élevage(s) voisin(s) infecté(s), (notamment si élevage situé dans une zone à risque de TBv) Faune sauvage infectée autour de l'élevage | Élevage indemne mais anciennement infecté (jusqu'à 9 ans auparavant, voire au-delà) |
Échelle macro | Zone de l'élevage à taux d'infection élevée = Zone à risque de TBv (forte densité d'élevages = facteur aggravant) |
Sur la base de ces FR et de la qualité des tests disponibles pour tester les animaux vivants vis-à-vis de l'infection tuberculeuse, il vous est demandé d'élaborer un arbre de décision vous permettant d'expliquer à un éleveur la conduite à tenir suite au résultat non négatif de l'IDC réalisée dans son troupeau, en fonction des facteurs de risque vis-à-vis de la tuberculose (exemple : introduction d'un bovin issu d'un élevage non reconnu indemne) dans son élevage.
Glisser l’une des propositions ci-dessous dans les cases vides de l’arbre de décision, sachant que certaines propositions correspondent à la bonne réponse pour plusieurs cases (d’où la répétition des étiquettes, mais attention, certaines ne sont à utiliser qu’une fois !)
CAT : Conduite à tenir
Bv: bovin
Si vous avez des difficultés à comprendre ce qui conduit à cet arbre de décision, vous trouverez les explications nécessaires ici.
Attention :
Un changement de paradigme s'imposait donc, avec pour principe de moins tester ou de ne plus tester dès lors que la situation épidémiologique est favorable à condition de maîtriser les facteurs de risque vis-à-vis de la tuberculose.