Distinction IA hautement pathogène (IAHP) et IA faiblement pathogène (IAFP)

Définition

Selon leur pouvoir pathogène chez les oiseaux, les virus IA peuvent être classés en deux pathotypes. On distingue les virus IA hautement pathogènes (IAHP) et les virus IA faiblement pathogènes (IAFP). La répartition tissulaire des protéases est responsable de la maturation protéolytique de HA (selon leur site de clivage monobasique ou polybasique) et définit le tropisme des virus IA chez les oiseaux.

Méthode

Importance du site de clivage dans le tropisme des virus IA

Les acides sialiques, récepteurs des virus IA, sont exprimés par toutes les cellules de l'organisme.

Le site de clivage monobasique des virus IAFP est clivé uniquement par des protéases de type trypsine qui sont majoritairement exprimées dans l'appareil digestif et respiratoire des oiseaux. La HA des virus IAFP ne peut donc être maturée par clivage protéolytique que dans l'appareil respiratoire et digestif des oiseaux. C'est donc la répartition tissulaire des protéases de type trypsine, responsables de la maturation protéolytique de HA, qui définit le tropisme respiratoire et digestif des virus IAFP chez les oiseaux.

Le site de clivage polybasique des virus IAHP est clivé par des protéases de type furine qui sont exprimées dans toutes les cellules de l'organisme. Par conséquent, la HA des virus IAHP peut être maturée par clivage protéolytique dans tous les tissus de l'organisme. Le virus IAHP peut donc avoir une réplication dans tout l'organisme. La réplication systémique des virus IAHP est à l'origine de la sévérité des symptômes.

DescriptionInformations[1]

Les virus IAHP sont les descendants de virus IAFP qui ont évolué génétiquement par l'acquisition de nucléotides codant pour les acides aminés basique (lettres rouges) au niveau du site e clivage de l'hémaggutinine (HA). Le site de clivage des IAFP est dit monobasique, celui des IAHP polybasique. Le site de clivage polybasique de a HA des IAHP permet à ces derniers d'avoir une diffusion systémique chez les oiseaux et de provoquer des symptômes très sévères.

Méthode

Évolution des virus IA faiblement pathogènes vers les formes hautement pathogènes

L'évolution des virus Influenza faiblement pathogène vers les formes hautement pathogènes n'a été observée que chez les virus de sous-types H5 et H7. Cette évolution est due aux erreurs de la polymérase virale. Pour en savoir plus sur l'évolution des virus influenza et leurs conséquences, suivre ce lien.

Cette évolution a lieu chez un hôte infecté par un virus IAFP. Pour le moment, il n'est pas possible de classer les virus IAFP en fonction du risque d'évolution vers les formes hautement pathogènes. Les virus IAFP H5 ou H7 sont donc tous considérés comme des progéniteurs potentiels de virus IAHP. De plus, même si l'évolution des formes faiblement pathogènes vers des formes hautement pathogènes a été plus fréquemment détectée chez les Galliformes (poulet et dinde, en particulier), il n'est actuellement pas possible de classer le risque d'évolution vers les formes hautement pathogènes en fonction de l'espèce hôte ou du type d'élevage. La détection plus fréquente d'émergences de virus IAHP dans les élevages de Galliformes pourrait en effet être due au nombre plus important d'animaux et d'élevages de ces espèces, ce qui pourrait augmenter la probabilité de détection de virus IAHP dans ces espèces par rapport à d'autres espèces

Méthode

Définition réglementaire des virus IA faiblement pathogènes et hautement pathogènes

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA), un virus IA est défini comme hautement pathogène (IAHP) s'il remplit une des deux conditions suivantes :

1) Virus appartenant aux sous-types H5 ou H7 avec des séquences génomiques codant pour de multiples acides aminés basiques (ou polybasiques) au site de clivage de HA similaires à celles observées pour d'autres virus IAHP, indiquant que la molécule d'hémagglutinine peut subir un clivage par une protéase ubiquitaire de l'hôte. Ceci est déterminé par séquençage génétique.

2) Virus, quel que soit le sous-type viral, présentant :

- chez les poulets âgés de six semaines un indice de pathogénicité par voie intraveineuse (IPIV) supérieur à 1,2. Le test IPIV consiste à inoculer par voie intraveineuse et à calculer un score clinique moyen sur la période d'observation de 10 jours post-inoculation.

OU

- un taux de létalité supérieur à 75% dans un délai de 10 jours après son inoculation chez 8 poulets de 4 à 8 semaines d'âge.