Une maladie mortelle difficile à éradiquer
Une fois la rage déclarée chez un animal ou chez un Homme, cette maladie conduit inexorablement à la mort à la suite d'une encéphalomyélite. Avant et pendant la phase clinique, l'animal infecté excrète le virus dans sa salive (excrétion pré-symptomatique qui peut aller jusqu'à 13 jours chez les carnivores domestiques et près de 30 jours chez le renard). Fréquemment, une modification de son comportement (agressivité, déplacement plus important) le conduit alors à augmenter le risque de contamination pour les autres animaux ou l'Homme.
La rage sévit de façon enzootique, avec une intensité variée sur tous les continents et dans la plupart des pays. D'après Hampson et collaborateurs, le nombre de décès causés par la rage chez l'Homme est estimé à environ 60 000 par an. Le risque rabique conduit à plus de 15 millions de traitements post exposition (traitement efficace uniquement chez l'Homme et possible uniquement avant l'apparition des signes cliniques).
On distingue classiquement la rage des mammifères non volants (chiens, chats et certains animaux de la faune sauvage comme le renard, le loup) que l'on qualifie dans ce cours de mammifères terrestres, de celle des mammifères volants (chauves-souris) qui sont dues à différents types de virus.
Attention :
Ce cours porte essentiellement sur la rage provoquée par le virus rabique (RABV pour « rabies »
virus en anglais) et concerne donc prioritairement la rage des mammifères terrestres et celle causée par des chauves-souris vampires (trois espèces sont décrites dont « Desmodus rotundus »
) présentes uniquement en Amérique Centrale et Amérique du Sud.
L'éradication de la rage repose sur le contrôle de son réservoir dans la nature. Il peut s'agir d'animaux domestiques (rage canine) ou d'animaux sauvages (rage sylvatique). La difficulté d'éradication de la rage est liée à celle de l'éradication virale dans son réservoir. Quand il s'agit de la rage canine, la vaccination des animaux permet d'éradiquer l'infection cependant, en pratique, dans de nombreux pays, l'existence de chiens errants sans propriétaire et/ou de réservoirs sauvages, complique les mesures de contrôle.
Pour la rage sylvatique, une vaccination régulière pendant plusieurs années par voie orale (utilisation d'appâts contenant le vaccin) des renards a permis de faire reculer, puis d'éradiquer la rage en Europe de l'Ouest. Ces mesures sont toutefois coûteuses et complexes à mettre en œuvre.