Impacts de la tuberculose animale
Sur le plan socio-économique
L'impact socio-économique de cette maladie est considérable pour un grand nombre d'acteurs, et ce, à différentes échelles, locales, régionales, nationales voire au-delà (espace Schengen).
Méthode :
Les raisons de l'impact de la tuberculose animale sur le plan socio-économique sont multiples :
Circulation à bas bruit d'un élevage à l'autre et d'un pays à l'autre par le biais des animaux asymptomatiques ce qui en fait une maladie difficile à contrôler devant mobiliser de nombreux acteurs
Impact sur les productions du fait des saisies à l'abattoir et des freins à la commercialisation du lait
Lourdeur et coût des mesures de dépistage et de lutte
Méthode :
Les principales conséquences incluent :
Un frein aux échanges pour les pays affectés à destination des pays indemnes, concernant les ruminants vivants et certains produits animaux. Ainsi, l'acquisition puis la conservation du statut de pays indemne constitue un enjeu majeur, car il permet des allégements des mesures sanitaires lors d'échanges intra-communautaires. La France déploie ainsi des efforts considérables afin de conserver ce statut, compte tenu du niveau d'infection des cheptels infectés actuellement très proche du seuil au-delà duquel ce statut risque d'être perdu (cf. infra)
Le coût très élevé de la surveillance et des mesures de lutte pour les pouvoirs publics, le plus souvent sur des décennies comme en France, compte tenu de la difficulté à se débarrasser de l'infection pour de multiples raisons impliquant des dépenses très élevées de la part des pouvoirs publics. Ainsi, en France, la surveillance et la lutte contre la tuberculose en 2010 et 2011 a été chiffrée à environ 20 millions d'euros dont environ 75 % en assainissement des foyers, du fait du coût de l'indemnisation des éleveurs pour l'abattage de animaux)
Les pertes économiques directes imputables aux pertes en viandes (saisies aux abattoirs), en lait (destruction du lait et/ou interdiction du commerce du lait cru et des produits laitiers à base de lait cru). En France, avant l'application des mesures de lutte, les pertes étaient estimées à 3 % de la production bovine (en 1955, soit environ 400 millions d'euros). La lutte est devenue économiquement rentable au bout de 20ans. En 1985, les montants consacrés à la lutte nationale contre la TBv ont été estimés à 34,4 millions d'Euros pour la seule année 1985, en France, alors qu'en 2009, alors que la prévalence apparente avait chuté à 0,04 %, la lutte a encore coûté 13,5 millions d'euros.
Un risque de perte de confiance de la part des consommateurs, susceptible d'avoir un impact sur la demande en produits alimentaires d'origine bovine. Ainsi, la médiatisation sans filtre auprès du grand public de l'information (exacte) d'une absence de saisie totale des carcasses de bovins tuberculeux a causé un émoi qui aurait pu occasionner une crise dans la filière et pourrait en causer encore.
Sur le plan zoonotique
La tuberculose à « M. bovis »
est une zoonose cliniquement majeure qui est principalement diagnostiquée dans des zones où la tuberculose bovine est enzootique.
Dans des pays comme la France où la tuberculose bovine est très rare et où des mesures de biosécurité sont appliquées vis-à-vis des denrées les plus à risque (lait cru et produits à base de lait cru), l'impact en santé publique de cette maladie est extrêmement réduit.