Aspects cliniques et lésionnels
« Quels sont les signes cliniques et les lésions susceptibles de faire penser à la tuberculose ? Sont-ils précoces pour permettre d'alerter rapidement l'éleveur et le vétérinaire sanitaire ? Sont-ils spécifiques ? Avec ou sans signes cliniques, de quels moyens dispose-t-on pour détecter la présence de
« M. bovis »
? »
C'est ce que nous allons voir dans cette partie du cours.
Une des caractéristiques majeures de la tuberculose en général et chez les bovins en particulier, est la rareté de l'évolution de l'infection vers la maladie durant la vie économique des bovins.
Fondamental : L'infection est la règle, la maladie est l'exception
Méthode :
Signes cliniques
Chez les bovins
L'infection peut rester asymptomatique toute la vie de l'animal. En cas de manifestations cliniques, elles sont tardives. La maladie est chronique, évoluant lentement et progressivement sur plusieurs mois ou plusieurs années vers la cachexie.
- Les signes généraux sont peu spécifiques et discrets (dysorexie, fièvre intermittente...).
- Les signes observés dépendent de la localisation des lésions et sont le plus souvent respiratoires (fréquence de la contamination par voie aérienne), mais d'autres atteintes sont possibles (notamment digestives, rénales, mammaires, osseuses...).
- Des adénopathies pouvant être importantes peuvent par ailleurs constituer le signe d'appel d'une tuberculose.
Attention :
De telles formes cliniques ne sont plus jamais rencontrées chez des animaux nés et élevés en France ou sont exceptionnelles, compte tenu de l'efficacité du dépistage, qui permet de détecter les bovins infectés bien avant la phase d'expression clinique.

Chez les autres espèces
Les caractéristiques générales évoquées chez les bovins sont également valides pour les autres espèces sensibles.
Cependant, quelques différences sont décrites :
Les caprins, plus sensibles que la plupart des autres espèces de production, peuvent développer des signes plus précocement et qui peuvent être plus importants.

Chez les carnivores domestiques, classiquement, le chien présente plus volontiers une forme respiratoire. En revanche, le chat, consommateur de lait cru, présentait le plus souvent des formes extra-pulmonaires, notamment digestives. En outre, une fréquence relativement élevée de formes cutanées est décrite chez le chien comme le chat, sous la forme d'abcès froids.
Méthode :
Lésions
Lésions macroscopiques
Elles ont été évoquées dans le chapitre « Caractéristiques de l’agent pathogène et des infections associées » et leurs principales caractéristiques macroscopiques et se caractérisent schématiquement par :
- Leur localisation : unique ou multiple ;
- Leur délimitation : lésion délimitée (ex. : tubercule) ou diffuse (infiltration, épanchement, caverne) ;
- Leur taille : pour les formes délimitées par exemple, elle peut être petite (granulome), moyenne (tubercule), grande (tuberculome).
Rappelons que la présence de caséum (substance blanchâtre ou jaunâtre de consistance semblable à du lait caillé) est un élément très évocateur d'une lésion tuberculeuse.
Les lésions macroscopiques peuvent être présentes dans tous les organes cibles (notamment les poumons) mais surtout dans les nœuds lymphatiques, en particulier ceux de la porte d’entrée de l’infection. Des photographies de lésions peuvent être consultées dans la partie « Dépistage et diagnostic « post mortem »
».
Lésions microscopiques
Rappelons que le granulome tuberculeux est la lésion microscopique élémentaire, comme évoqué dans la pathogénie, et qui est considérée comme très évocatrice d'une tuberculose, à défaut d'en être spécifique.
Exercice : Dans quels cas suspecter la tuberculose bovine ?
À partir des connaissances présentées sur la pathogénie, les aspects cliniques et lésionnels, pouvez-vous glisser-déposer sur la frise chronologique les éléments présentés dans les étiquettes bleues ?