Diagnostic post-mortem

L'inspection à l'abattoir

Le diagnostic à l'abattoir consiste à rechercher les lésions caractéristiques de la tuberculose telles qu'elles sont décrites ci-avant.

L'exercice ci-dessous est une mise en situation d'inspection.

Diagnostic à l'abattoir

Pratique du diagnostic post-mortemInformations[1]

L’apparition de lésions est tardive dans le processus d’infection tuberculeuse. De ce fait, les lésions macroscopiques sont la plupart du temps absentes lors de l’abattage d’animaux pourtant authentiquement infectés ou peuvent être encore très petites si elles sont présentes.

Fondamental

Il en résulte une très faible sensibilité de cette technique d’inspection à l’abattoir.

L’objectif et la démarche ne sont donc pas les mêmes, selon qu’il s’agit :

  • De la recherche systématique de lésions évocatrices de tuberculose sur toutes les carcasses de bovins à l’abattoir. En effet, l’intérêt de cette inspection est que tous les bovins terminent leur vie économique à l’abattoir (ou à l’équarrissage) et sont inspectés.

  • De l’inspection dans le cadre d’un abattage diagnostique, car dans ce cas :

    • il s’agit d’une démarche ciblée, qui concerne des bovins déjà désignés comme suspects car réagissant aux tests de dépistage in vivo

    • la recherche des lésions doit être approfondie : inspection soignée de tous les nœuds lymphatiques porte d’entrée

    • même en l’absence de lésions macroscopiques, la réalisation de prélèvements pour le diagnostic de laboratoire est obligatoire.

Examens de laboratoire

Prélèvements

Il s’agit de la partie des organes et tissus qui présente des lésions évocatrices de tuberculose.

Les nœuds lymphatiques (NL) sont systématiquement concernés :

  • soit parce qu’il s’agit des NL satellites des zones lésées,

  • soit parce qu’il s’agit des NL représentant les principales portes d’entrée possibles du bacille tuberculeux, qui doivent être obligatoirement incisés lors de l’abattage de tout bovin.

Confirmation du diagnostic

Aux analyses anatomo-pathologiques et bactériologiques classiques, se sont ajoutés depuis quelques années les tests PCR, qui non seulement viennent compenser la grande lenteur de l’isolement et de l’identification, mais bénéficient d’une excellente sensibilité et d’une spécificité qui peut l’être aussi, selon les amorces choisies.  

Le tableau ci-dessous compare leurs caractéristiques respectives :

Analyse anatomo-pathologique

Analyse bactériologique

Types de test

Coloration de Ziehl

PCR

Isolement et identification

Recherche de lésions microscopiques (granulomes)

Délai de réponse

≈ 5-7 jours

7-14 jours

1,5-3 mois

Sensibilité

Faible

Élevée

Faible

Spécificité

Faible

Élevée

100 %

Principaux atouts

-

Rapide, sensible, spécifique

Spécificité 100 %

Facteur limitant

Faibles sensibilité et spécificité

Si présence d'inhibiteurs tissulaires de la PCR

Grande lenteur, faible sensibilité

Statut réglementaire de l'animal en cas de résultat positif

Suspect*

PCR MTBC +

PCR « M. bovis » +

Infecté*

Suspect*

Infecté

* Définition des statuts "suspect" et "infecté" : consulter la partie "Lutte"

Fondamental

La PCR représente donc une avancée majeure pour la confirmation du diagnostic de tuberculose.

Typage de la souche

Des techniques de typage moléculaire sont disponibles. Il s’agit du spoligotypage et de la technique MLVA (« Multiple Loci VNTR Analysis », VNTR : « Variable Number Tandem Repeat ») auxquels s’ajoute plus récemment la technique de séquençage à haut-débit (ou NGS : « Next Generation Sequencing »). Ces techniques sont particulièrement utiles, en soutien aux enquêtes épidémiologiques, pour établir un lien entre les foyers.