Diagnostic post-mortem
L'inspection à l'abattoir
Le diagnostic à l'abattoir consiste à rechercher les lésions caractéristiques de la tuberculose telles qu'elles sont décrites ci-avant.
L'exercice ci-dessous est une mise en situation d'inspection.
L’apparition de lésions est tardive dans le processus d’infection tuberculeuse. De ce fait, les lésions macroscopiques sont la plupart du temps absentes lors de l’abattage d’animaux pourtant authentiquement infectés ou peuvent être encore très petites si elles sont présentes.
Fondamental :
Il en résulte une très faible sensibilité de cette technique d’inspection à l’abattoir.
L’objectif et la démarche ne sont donc pas les mêmes, selon qu’il s’agit :
De la recherche systématique de lésions évocatrices de tuberculose sur toutes les carcasses de bovins à l’abattoir. En effet, l’intérêt de cette inspection est que tous les bovins terminent leur vie économique à l’abattoir (ou à l’équarrissage) et sont inspectés.
De l’inspection dans le cadre d’un abattage diagnostique, car dans ce cas :
il s’agit d’une démarche ciblée, qui concerne des bovins déjà désignés comme suspects car réagissant aux tests de dépistage in vivo
la recherche des lésions doit être approfondie : inspection soignée de tous les nœuds lymphatiques porte d’entrée
même en l’absence de lésions macroscopiques, la réalisation de prélèvements pour le diagnostic de laboratoire est obligatoire.
Examens de laboratoire
Prélèvements
Il s’agit de la partie des organes et tissus qui présente des lésions évocatrices de tuberculose.
Les nœuds lymphatiques (NL) sont systématiquement concernés :
soit parce qu’il s’agit des NL satellites des zones lésées,
soit parce qu’il s’agit des NL représentant les principales portes d’entrée possibles du bacille tuberculeux, qui doivent être obligatoirement incisés lors de l’abattage de tout bovin.
Confirmation du diagnostic
Aux analyses anatomo-pathologiques et bactériologiques classiques, se sont ajoutés depuis quelques années les tests PCR, qui non seulement viennent compenser la grande lenteur de l’isolement et de l’identification, mais bénéficient d’une excellente sensibilité et d’une spécificité qui peut l’être aussi, selon les amorces choisies.
Analyse anatomo-pathologique | Analyse bactériologique | |||
---|---|---|---|---|
Types de test | Coloration de Ziehl | PCR | Isolement et identification | |
Recherche de lésions microscopiques (granulomes) | ||||
Délai de réponse | ≈ 5-7 jours | 7-14 jours | 1,5-3 mois | |
Sensibilité | Faible | Élevée | Faible | |
Spécificité | Faible | Élevée | 100 % | |
Principaux atouts | - | Rapide, sensible, spécifique | Spécificité 100 % | |
Facteur limitant | Faibles sensibilité et spécificité | Si présence d'inhibiteurs tissulaires de la PCR | Grande lenteur, faible sensibilité | |
Statut réglementaire de l'animal en cas de résultat positif | Suspect* | PCR MTBC + | PCR | Infecté* |
Suspect* | Infecté |
* Définition des statuts "suspect" et "infecté" : consulter la partie "Lutte"
Fondamental :
La PCR représente donc une avancée majeure pour la confirmation du diagnostic de tuberculose.
Typage de la souche
Des techniques de typage moléculaire sont disponibles. Il s’agit du spoligotypage et de la technique MLVA (« Multiple Loci VNTR Analysis »
, VNTR : « Variable Number Tandem Repeat »
) auxquels s’ajoute plus récemment la technique de séquençage à haut-débit (ou NGS : « Next Generation Sequencing »
). Ces techniques sont particulièrement utiles, en soutien aux enquêtes épidémiologiques, pour établir un lien entre les foyers.