Mesures offensives : Réglementation en élevage

La PPA étant une maladie due à un danger zoosanitaire catégorisé ADE et soumise à PNISU, dès lors qu'elle est suspectée dans un élevage de suidés (porcs ou sangliers), la suspicion doit être déclarée immédiatement à la DDPP[1] par le vétérinaire sanitaire qui devient alors « mandaté » par l'État pour gérer la suspicion.

Les principes de la lutte contre la PPA tels que prévus dans la réglementation européenne et par les plans d'urgences des états membres sont synthétisés ci-après.

Les mesures de police sanitaire sont mises en place par les services vétérinaires dès la suspicion d'infection déclarée administrativement. Ces mesures sont définies réglementairement par arrêté ministériel, et complétées par des instructions techniques (DGAl[2], MAA[3]).

Méthode

Dans un premier temps, plusieurs mesures dites de séquestration vont être mises en place afin de bloquer la diffusion du virus suspecté.

Les individus réceptifs sont confinés : interdiction de mouvements de suidés depuis ou vers l'élevage suspecté ;

Les produits issus de l'élevage sont également confinés par mesure de précaution ;

Renforcement des mesures de biosécurité, en particulier les mesures de biosécurité externe car les hommes, animaux de compagnie et véhicules peuvent transporter passivement le virus qui résiste très bien dans l'environnement :

  • restriction des visiteurs au strict minimum ;

  • renforcement des protocoles de nettoyage et désinfection (mains, roues des voitures) ;

  • interdiction pour les personnes résidant ou travaillant sur l'exploitation de se rendre sur d'autres sites d'élevage de suidés ;

  • interdiction de divagation des animaux de compagnie vivant sur l'exploitation.

Méthode

Dans un second temps, l'objectif sera de déterminer précisément quel agent pathogène est en cause (en l'occurrence de déterminer si c'est bien le virus responsable de la PPA ou non), ainsi que de prédire quels autres élevages pourraient être également concernés par la maladie :

• Des prélèvements seront réalisés par le vétérinaire sanitaire (comme mentionné dans la section 3) et seront acheminés vers un laboratoire agréé ;

• Une enquête épidémiologique sera menée afin de déterminer la source de contamination de l'élevage (amont du foyer) ainsi que les autres élevages qui pourraient avoir été contaminés entre temps (aval du foyer).

Méthode

Dans un troisième temps, une fois la peste porcine africaine confirmée par le LNR[4], des mesures dites d'éradication seront mises en place au sein du troupeau :

• Définition de zones réglementées autour du foyer épidémiologique (l'exploitation) : zone de protection et zone de surveillance. Dans ces zones, des mesures restrictives sont également mises en place pouvant inclure un recensement de tous les détenteurs de suidés, la visite des exploitations par le vétérinaire sanitaire, la sensibilisation des éleveurs aux signes d'appel évocateurs de la PPA, ou encore la restriction des mouvements des suidés ;

Dépeuplement par euthanasie de tous les individus réceptifs au virus recensés dans l'exploitation. L'euthanasie sera réalisée sans effusion de sang, le sang contaminé par un « Asfarviridae » étant un milieu biologique particulièrement infectant ;

Collecte des cadavres par une entreprise d'équarrissage et la destruction de ceux-ci ;

Destruction des produits issus de l'élevage (denrées alimentaires par exemple) car bien que la PPA ne soit pas zoonotique, le virus y résiste très bien et pourrait être transmis à d'autres suidés ;

Nettoyage et désinfection de l'ensemble du site (logements des suidés, bâtiments de stockage, matériel, véhicules...) ;

Vide sanitaire d'une durée d'environ quelques semaines.