Gestion de foyers
Les mesures présentées ici se basent sur la réglementation française, en vigueur au 1er septembre 2022.
Mesures de police sanitaire
1/En cas de suspicion d'IAHP ou IAFP
En cas de suspicion, le détenteur doit déclarer la maladie à son vétérinaire sanitaire qui prend immédiatement les mesures suivantes :
Signalement auprès des autorités compétentes (DDecPP en France) ;
Recensement de tous les animaux présents dans l'exploitation et prescription à l'éleveur de mesures permettant d'éviter la propagation de l'infection ;
Réalisation des prélèvements et leur envoi à un laboratoire agréé *. Si les examens confirment la présence d'IA, la souche isolée ou l'échantillon sont adressés au laboratoire national de référence afin de déterminer le caractère FP ou IAHP de la souche ;
Dans l'attente des résultats, l'élevage est mis en interdit (en France, mise en place d'un arrêté préfectoral de mise sous surveillance - APMS - et des mesures associées). Ainsi, les oiseaux au sein de l'élevage sont confinés et isolés, les mouvements de personnes, des autres animaux et des véhicules sont limités dans et autour de l'élevage. Une enquête épidémiologique amont et aval est réalisée afin de rechercher l'origine de la contamination et une potentielle propagation à d'autres élevages. Lorsque des éléments cliniques et/ou épidémiologiques laissent craindre une diffusion plus large ou lorsque la suspicion porte sur un virus IAHP, ces mesures peuvent être renforcées et étendues à d'autres exploitations situées à proximité (ZCT = zone de contrôle temporaire). La mise à mort préventive des volailles peut être également imposées dans l'exploitation suspecte ou les exploitations à risque (en lien épidémiologique avec l'exploitation suspecte).
En cas de résultats négatifs, la mise sous surveillance est levée.
* Il est fortement déconseillé d'envoyer des animaux morts pour analyse, préférer des écouvillons oropharyngés, trachéaux ou cloacaux, ainsi que des prélèvements d'organes afin de réduire les risques de disséminantion de la maladie.
2/En cas de confirmation d'IAFP
Un périmètre est délimité et comprend une zone de séquestration (foyer) et une zone réglementée d'un rayon minimal de 1 km autour du foyer.
Dans la zone de séquestration, on applique les mesures suivantes :
Si une souche H5 ou H7 est mise en évidence, l'ensemble des oiseaux sont éliminés. Les animaux sains peuvent éventuellement être abattus et livrés à la consommation. Les œufs à couver sont détruits mais les œufs de consommation produits avant l'élimination des volailles peuvent être livrés à des établissements de fabrication d'ovoproduits ou dans des centres d'emballage désignés appliquant les mesures de biosécurité adaptées ;
Destruction des cadavres, nettoyage et désinfection des locaux (parcours inclus), du matériel et des produits souillés. Les lisiers, litières et fumiers sont détruits ;
Enquête épidémiologique.
Dans la zone réglementée, les mesures suivantes sont appliquées :
Renforcement des mesures de biosécurité ;
Prélèvements et analyses dans les exploitations commerciales ;
Mouvement de volaille et autres oiseaux captifs interdit ou soumis à autorisation. Les véhicules et équipements utilisés pour les transports d'oiseaux doivent être nettoyés et désinfectés ;
Interdiction d'évacuer ou d'épandre des lisiers, fumiers et litières hors de ces zones.
3/En cas de confirmation d'IAHP
Un périmètre est délimité et comprend une zone de séquestration (foyer), des zones de protection et de surveillance (de 3 et 10 km au minimum autour du foyer) et éventuellement des ZCT.

Dans la zone de séquestration, les mesures suivantes sont appliquées :
Dépeuplement de l'élevage (abattage des oiseaux et destruction des œufs) ;
Destruction des cadavres, nettoyage, désinfection des locaux (parcours inclus), du matériel et des produits souillés. Les lisiers, litières et fumiers sont détruits ;
Vide sanitaire de 21 jours avant réintroduction de nouveaux oiseaux ;
Enquête épidémiologique ;
Si des porcs sont détenus dans le foyer, ils doivent être soumis à un examen clinique et des prélèvements doivent être réalisés. En cas d'infection, les animaux peuvent être abattus.
Dans les zones de protection et de surveillance, les mesures suivantes sont appliquées :
Recensement des élevages avicoles. En zone de protection, les élevages sont visités et surveillés (contrôles virologiques et sérologiques). Les éleveurs doivent rapporter à leur vétérinaire sanitaire toutes anomalies susceptibles d'être rattachées à l'IA ;
Renforcement des mesures de biosécurité ;
Restriction des mouvements des personnes et des véhicules (avec tenue d'un registre des visiteurs qui pénètrent sur le site de l'exploitation) ;
Interdiction de déplacements d'œufs et d'oiseaux. Les véhicules et équipements utilisés pour les transports d'oiseaux doivent être nettoyés et désinfectés ;
Interdiction d'évacuer ou épandre des lisiers, fumiers et litières hors de ces zones.
4/Levées des mesures
Les mesures sont levées 21 (IAFP) ou 30 jours (IAHP) après l'exécution des mesures sanitaires dans les exploitations atteintes et en l'absence de nouveau cas. Si les exploitations sont repeuplées, les oiseaux sont surveillés pendant 21 jours, à l'issue desquels ils font l'objet de prélèvements permettant de confirmer l'absence de virus. Le statut indemne du pays est recouvré 3 mois après élimination du dernier animal atteint.
Bilan sur la gestion de foyers IAHP
Lorsque la circulation d'une souche IAHP est identifiée, il est admis que le recours au dépeuplement des volailles de l'élevage infecté, complété par le nettoyage et la désinfection des locaux et du matériel souillés, par la mise en place d'un vide sanitaire avant la réintroduction de nouveaux oiseaux associé à des mesure de contrôle des élevage et de restriction des mouvements d'oiseaux dans un rayon de 10 km autour des foyers, peut permettre un contrôle efficace de la maladie.
En cas de risque important de diffusion d'une souche IAHP, il peut être judicieux de réaliser un abattage préventif de l'ensemble des volailles sensibles, dans un rayon de 3 km autour du foyer. En outre, ces mesures doivent prendre en compte le risque zoonotique et permettre la protection des personnes.