Evaluation du risque et prophylaxie

Définition de niveaux de risque lié à l'avifaune sauvage

L'identification et la qualification en niveaux de risques auxquels sont exposées les volailles et autres oiseaux captifs revêtent une importance fondamentale dans la mise en place des mesures de lutte et de prévention contre l'IA. Trois niveaux de risques (négligeable, modéré, élevé) sont retenus et sont fonction des critères suivant :

  • Évolution du nombre de cas d'IAHP dans l'avifaune sauvage ;

  • Regroupement de cas à l'intérieur d'un territoire donné et dans les couloirs migratoires ;

  • Distance du territoire considéré par rapport au cas dans un territoire voisin.

Ces niveaux conditionnent la nature des mesures sanitaires et de surveillance à appliquer dans l'élevage et l'avifaune visant à limiter l'introduction et la diffusion d'un virus IAHP.

Remarque : les exemples donnés dans la suite s'appuient sur la réglementation française.

Détermination de zones à risque

La surveillance de l'avifaune sauvage est fondamentale dans l'évaluation du niveau de risque d'Influenza aviaire au niveau local et national. Au sein d'un territoire, il est possible de déterminer des zones où la probabilité d'infection de l'avifaune sauvage par un virus IAHP est jugée plus élevée que dans le reste du territoire. Ces zones seront appelées « zones à risque particulier » et peuvent par exemple représenter des régions humides propices au séjour d'oiseaux migrateurs.

Zones écologiques à risque particulier

Biosécurité

La protection vis-à-vis du risque d'infection passe en premier lieu par le strict respect des mesures de biosécurité visant à empêcher l'introduction du virus de l'IA dans les exploitations de volailles. Ainsi il est essentiel d'interdire les contacts entre les animaux de l'élevage et l'avifaune sauvage (oiseaux migrateurs en particulier), mais aussi d'autres exploitations.

Tout détenteur de volailles est incité à mettre en place un plan de biosécurité pour l'ensemble de son exploitation, en détaillant les modalités de séparation physique et fonctionnelle de chaque unité de production. Ainsi, la conduite en bande unique dans toute unité de production incluant, après chaque bande, un nettoyage, une désinfection et un vide sanitaire permettent de renforcer la maîtrise du risque. L'épandage en surface du lisier, des fientes sèches et du fumier non assaini est une pratique à proscrire totalement.

Dans les zones à risques, ou lorsque le niveau de risque vis-à-vis de l'IA est élevé, il peut être nécessaire de renforcer ces barrières et de les compléter par des mesures de confinement visant à prévenir tout contact, même indirect avec les oiseaux sauvages, via notamment la claustration des volailles. Dans ces zones, les mesures doivent être associées à une surveillance événementielle et programmée renforcées, visant à déceler la circulation dans les élevages de souches IAFP et IAHP, et ainsi pouvoir prévenir l'extension de cette circulation à d'autres élevages.

Prophylaxie vaccinale

En raison de l'absence de protection croisée entre sous-types H, les vaccins utilisés doivent être adaptés à la souche circulante. Lorsqu'elle est pratiquée, la vaccination doit se limiter aux vaccins non-réplicatifs (vaccins inactivés ou vaccins recombinants exprimant l'antigène HA sans possibilité́ de réplication du génome viral). Il est recommandé en outre d'utiliser des vaccins permettant de distinguer les oiseaux vaccinés de ceux qui sont infectés (stratégie DIVA, « Differenciating Infected from Vaccinated Animals »), afin notamment de ne pas créer d'interférence avec le statut indemne de la région ou du pays, ou de pouvoir garder la possibilité́ de suivre par sérologie la circulation virale dans les effectifs vaccinés. Ainsi, la vaccination peut venir en renfort pour maitriser une épizootie, à condition d'être associée à des mesures d'abattage des oiseaux infectés, de restriction de mouvements des oiseaux et de protection sanitaire des élevages.

Fondamental

La vaccination peut intervenir en complément de mesure de biosécurité pour maitriser une épizootie, mais elle doit s'accompagner de mesures permettant d'évaluer la circulation du virus dans les populations vaccinées.