Eléments de pathogénie

Méthode

Quels sont les principaux éléments de pathogénie de la rage qui permettent d'expliquer son épidémiologie, les aspects cliniques et les mesures de lutte ?

Etant peu résistant dans le milieu extérieur, le virus de la rage pénètre dans l'organisme par contact direct essentiellement. Le virus de la rage pénètre chez l'hôte par voie trans-cutanée (exceptionnellement par voie respiratoire), le plus souvent consécutivement à une morsure.

Pathogénie simplifiée de la rageInformations[1]

Après inoculation par morsure, le virus se multiplie localement. Les virions entrent dans le système nerveux périphérique par les terminaisons nerveuses. Ils rejoignent ensuite le système nerveux central selon une diffusion ascendante, se multiplient dans l'encéphale et migrent enfin vers des organes périphériques (diffusion descendante) qui constituent une voie d'excrétion virale.

Chez tous les mammifères, le virus se multiplie dans le muscle à son point d'entrée, ce qui favorise l'infection des terminaisons nerveuses. La diffusion du virus se fait ensuite le long des voies nerveuses par une diffusion ascendante vers le cerveau, « via » la moelle épinière. Dans la moelle épinière et après réplication dans le ganglion dorsal, la diffusion centripète se poursuit jusqu'à l'encéphale. Une fois dans l'encéphale, les virus se multiplient activement puis opèrent une diffusion centrifuge notamment vers la cornée et les glandes salivaires où ils y poursuivent leur multiplication.

La pathogénie est similaire chez tous les mammifères ; toutefois, à la différence de l'Homme, le traitement post exposition n'est pas une alternative à la maladie chez l'animal.

La production de particules virales dans les glandes salivaires implique la transmission de la rage par morsure.

Les diffusions centrifuge et centripète du virus expliquent la longueur ainsi que la variabilité des durées de l'incubation.

Méthode

Incubation

Quelles sont les durées d'incubation moyenne minimales et maximales de la rage des carnivores domestiques ?

Les durées d'incubation de la rage sont extrêmement variables et souvent longues. Elles sont liées d'une part aux doses inoculées lors de la morsure et, d'autre part, à l'endroit de la morsure (les phases de multiplication locale et de diffusion centripète pouvant être d'une durée variable).

Pour les chiens on estime que les durées d'incubations, en condition naturelle, sont les suivantes :

  • Durée minimale : 10 jours

  • Durée moyenne : 30 à 60 jours

  • Durée maximale : plusieurs mois à plusieurs années

En comparaison avec cette incubation souvent très longue, la phase clinique apparaît courte (quelques jours, rarement au-delà de 10 jours). Cette phase clinique est précédée d'une phase d'excrétion pré-symptomatique qui peut être relativement longue (jusqu'à 13 jours chez les carnivores domestiques). Ces différentes phases sont illustrées dans la figure ci-dessous :

Périodes de la pathogénieInformations[2]

La durée d'incubation explique la durée de surveillance des animaux introduits illégalement sur le territoire et la surveillance des animaux contaminés pouvant bénéficier d'une dérogation.

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Excrétion

Quelle est la durée d'excrétion pré-symptomatique la rage ?

Les carnivores infectés par le virus rabique peuvent commencer à excréter le virus jusqu'à 13 jours avant de présenter des signes cliniques : on parle d'excrétion pré-symptomatique. Pour la grande majorité (80%) des carnivores infectés, l'excrétion commence dans les 3 jours qui précèdent les signes cliniques.

Ces durées d'excrétion pré-symptomatique expliquent la mise en place de la surveillance « animaux mordeurs » telle qu'exigée par la réglementation notamment dans les pays d'enzootie rabique.

Focus sur la période d'excrétion pré-cliniqueInformations[3]