La fièvre aphteuse

En cas de suspicion de FA, le vétérinaire sanitaire ou à défaut un agent des services vétérinaires doit réaliser les prélèvements. Selon le stade de la maladie, les prélèvements doivent pouvoir permettre de détecter le virus aphteux ou les anticorps dirigés contre celui-ci. Par ailleurs, les analyses de laboratoire permettent de collecter des informations supplémentaires, comme le sérotype ou la souche de virus circulant, qui seront utiles pour les enquêtes épidémiologiques.

• Liquide vésiculaire : il constitue le prélèvement idéal, car il est très riche en virus. Il peut être collecté à l'aide d'une aiguille fine et d'une seringue (voire avec un écouvillon si une vésicule s'est rompue récemment). Toutefois, il est rare d'observer des vésicules non rompues lors de l'examen clinique.

• Epithélium d'une lésion fraîche imbibé de liquide aphteux : celui-ci peut être retiré délicatement à l'aide de ciseaux et de pinces. Il faut prélever 1g environ au total, soit environ 1 cm².

• A défaut : sang sur tube EDTA (sur animal en phase virémique et préclinique), échantillon de salive ou écouvillon (mais les niveaux viraux sont plus faibles).

Le prélèvement de choix pour la détection d'anticorps est une prise de sang, sur tube sec. Les anticorps peuvent commencer à être détectés environ 4 jours après l'apparition des signes cliniques et atteignent des niveaux maximum vers le 10ème jour.

Ces échantillons pouvant contenir du virus de la FA sont considérés comme matières dangereuses : ils doivent être emballés et étiquetés correctement pour contenir le virus et s'assurer qu'il n'y a pas de contamination de l'extérieur de l'emballage. L'acheminement des prélèvements doit être réalisé sans délai vers le laboratoire national de référence (Anses Maisons-Alfort) préalablement informé. Celui-ci doit être assuré par un transporteur agréé, sous régime du froid positif.

Seul le LNR^[1] – Anses Maisons-Alfort est autorisé à réaliser des analyses pour la détection de la FA. Les analyses réalisées sont les suivantes :

• Isolement du virus : le virus vivant peut être isolé par culture cellulaire, à partir de liquide vésiculaire ou d'épithélium lésionnel lingual imbibé de liquide aphteux ;

• ELISA Antigène : ce test permet de détecter l'antigène viral, à partir de liquide vésiculaire ou d'épithélium ;

• RT-PCR : ce test permet de détecter l'ARN viral, quel que soit l'état du virus. Il est plus sensible que le test ELISA antigène ou l'isolement du virus. Il peut être utilisé, contrairement aux autres tests, sur sang (prélevé sur EDTA).

• Recherche des anticorps : les anticorps dirigés contre les protéines de la capside virale (protéines structurales) et contre les protéines non structurales peuvent être recherchés par des techniques ELISA.