Introduction

La fièvre aphteuse (FA) est une maladie virale qui touche toutes les espèces animales à doigts pairs (artiodactyles), domestiques et sauvages, en particulier les bovins, ovins, caprins et porcins.

C'est une maladie très contagieuse, à potentiel épizootique, nécessitant des mesures sanitaires draconiennes pour son contrôle et son éradication.

Elle est due à un virus de la famille des « Picornaviridae » du genre « Aphtovirus ». Sept sérotypes immunologiques différents sont dénombrés. Au sein de chaque sérotype, il existe de nombreuses souches en évolution constante. En France, le virus est absent, mais il circule dans plusieurs régions du monde et constitue une menace permanente pour nos filières d'élevage.

Elle se caractérise cliniquement, après un état fébrile initial, par des éruptions vésiculeuses (aphtes), localisées principalement dans la bouche, au niveau podal et sur les trayons (d'où la dénomination anglaise « foot and mouth disease »), qui évoluent rapidement en ulcères. Dans les élevages atteints, la morbidité est très élevée et la mortalité est très faible, même si cette dernière peut être un peu plus élevée chez les jeunes.

Méthode

Une maladie extrêmement contagieuse

Cette maladie est l'une des maladies animales les plus contagieuses, pour plusieurs raisons :

  • Le virus est très résistant dans le milieu extérieur et à de nombreux agents physico-chimiques ;

  • Le virus peut se transmettre entre animaux et entre élevages par de multiples façons (voie aérienne à courte et longue distance, transmission directe (ex. contacts) ou indirecte) ;

  • L'incubation est courte et il existe une excrétion présymptomatique ;

  • L'excrétion, variable selon les espèces réceptives, peut être massive, tandis que la dose infectante est quant à elle relativement faible.

En Europe, actuellement indemne de FA, la lutte contre cette maladie repose d'une part sur des mesures de lutte défensives, pour éviter l'introduction du virus aphteux sur le territoire et détecter précocement les foyers grâce à la vigilance d'un réseau d'acteurs, et d'autre part sur des mesures de lutte offensives drastiques, en cas de foyers, pour ralentir la diffusion et éliminer la source virale.

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Impacts socio-économiques

La FA constitue une contrainte économique forte dans les pays infectés et une menace redoutable dans les pays qui en sont indemnes, en raison de son extrême contagiosité et des coûts d'éradication élevés. Elle provoque en effet des pertes de production dues à de graves séquelles, qui font des animaux atteints des non-valeurs économiques (retard de croissance, baisse de production de lait...), et entraîne l'instauration de restrictions commerciales pouvant induire des pertes économiques considérables.

Les importantes conséquences économiques d'une épizootie de FA sont principalement dues :

  • À l'extrême contagiosité de la maladie ;

  • Aux mesures de lutte draconiennes, impliquant des dépenses très élevées de la part des pouvoirs publics ;

  • Aux dédommagements financiers pour les éleveurs ;

  • A l'arrêt des exportations par les pays affectés, des animaux ou produits animaux des espèces réceptives.

Méthode

Aspects réglementaires

Du fait de son caractère épizootique et ses impacts socio-économiques importants, la FA est une maladie réglementée. En Europe, la FA est catégorisée en maladie A (maladie à éradication immédiate et plan d'urgence), D (mesures aux échanges et entrée dans l'Union) et E (surveillance et notification obligatoire) (ancien danger sanitaire de première catégorie (DS1) en France).