Signes cliniques et tableau lésionnel

Une des caractéristiques majeures de la tuberculose en général et chez les bovins en particulier, est la rareté de l'évolution de l'infection vers la maladie durant la vie économique des bovins.

Attention

L'infection est la règle, la maladie est l'exception

Méthode

Signes cliniques

Chez les bovins

L'infection peut rester asymptomatique toute la vie de l'animal. En cas de manifestations cliniques, elles sont tardives. La maladie est chronique, évoluant lentement et progressivement sur plusieurs mois ou plusieurs années vers la cachexie.

En cas de manifestations cliniques :

- Les signes généraux sont peu spécifiques et discrets (dysorexie, fièvre intermittente...).

- Les signes observés dépendent de la localisation des lésions et sont le plus souvent respiratoires (fréquence de la contamination par voie aérienne), mais d'autres atteintes sont possibles (notamment digestives, rénales, mammaires, osseuses...).

- Des adénopathies pouvant être importantes peuvent par ailleurs constituer le signe d'appel d'une tuberculose.

Attention

De telles formes cliniques ne sont plus jamais rencontrées chez des animaux nés et élevés en France, compte tenu de l'efficacité du dépistage, qui permet de détecter les bovins infectés bien avant la phase d'expression clinique.

Bovin cachectique du fait d'une tuberculose avancéeInformations[1]

Méthode

Chez les autres espèces animales

Les caractéristiques générales évoquées chez les bovins sont également valides pour les autres espèces sensibles.

Cependant, quelques différences sont décrites :

Les caprins sont plus sensibles que la plupart des autres espèces de production. Ils peuvent développer plus rapidement des signes qui peuvent aussi être plus importants.

Amaigrissement et diarrhée chez une chèvre tuberculeuse
  • Chez les carnivores domestiques, classiquement, le chien présente plus volontiers une forme respiratoire (exposition à l'atmosphère des étables mal aérées conduisant à une infection par « M. bovis », mais plus souvent contamination respiratoire à partir d'humains infectés par « M. tuberculosis »), En revanche, le chat, consommateur de lait cru, présentait le plus souvent des formes extra-pulmonaires, notamment digestives. En outre, une fréquence relativement élevée de formes cutanées est décrite chez le chien comme le chat, se présentant sous la forme d'abcès froids.

  • Dans la faune sauvage, il est très difficile d'objectiver une suspicion clinique de tuberculose du vivant des animaux. Au Royaume-Uni où la prévalence de l'infection est très élevée chez les blaireaux dans certaines régions, l'un des indicateurs potentiels d'une atteinte tuberculeuse est la perte de l'instinct de fuite des blaireaux, qui se laissent approcher par les bovins, au risque de les contaminer.

Méthode

Chez l'Homme

Sur le plan clinique, la tuberculose à « M. bovis » et « M. caprae » représente une zoonose cliniquement majeure, qui peut présenter tous les signes de gravité de la tuberculose à « M. tuberculosis ». Cependant, contrairement à cette dernière qui est surtout pulmonaire (transmission directe interhumaine par aérosol), elle se manifeste majoritairement (80 % environ) par des formes extra-pulmonaires (transmission majoritaire par consommation de lait et de produits laitiers crus dans les pays d'enzootie). Les manifestations cliniques étant tributaires de la localisation des lésions (cf. infra), elles peuvent être pulmonaires, digestives, urinaires, osseuses, neurologiques, génitales, cutanées...

Méthode

Lésions macroscopiques

Elles ont été évoquées dans le chapitre « Pathogénie » et leurs principales caractéristiques macroscopiques peuvent être schématisées comme suit :

Caractéristiques des lésions tuberculeuses et combinaisons possibles

Rappelons que la présence de caséum (substance blanchâtre ou jaunâtre de consistance semblable à du lait caillé) est un élément très évocateur d'une lésion tuberculeuse.

Méthode

Lésions microscopiques

Rappelons que le granulome tuberculeux est la lésion microscopique élémentaire, comme évoqué dans la pathogénie, et qui est considérée comme très évocatrice d'une tuberculose, à défaut d'en être spécifique.